Anecdote rapportée par de Lattre dans son ouvrage, Histoire de la Première Armée Française, Plon éditeur :
« A Cogolin, je campe mon P.C. au milieu d’une population qui ne se lasse point de manifester à nos troupes son enthousiasme délirant. Le maire m’entraîne à la maison commune où le Conseil municipal décide, séance tenante, de me nommer citoyen d’honneur. Alors se passe une scène charmante à laquelle je ne repense jamais sans un rien d’émotion :
- Mon général, me dit le maire, vous serez notre second citoyen d’honneur. Un grand Français seul avant vous a reçu ce témoignage de notre affection.
– Puis-je connaître, monsieur le maire, le nom de mon illustre prédécesseur ?
– Georges Clémenceau.
Sans rien dire, je m’approche du registre des délibérations que je dois signer. Et sous mon nom, j’ajoute : “Deuxième citoyen d’honneur de Cogolin, né dans le même village de Vendée que le premier citoyen d’honneur, Georges Clémenceau.”
Déconcerté, le maire se retourne vers un de mes officiers et lui dit sur un ton de reproche : “Pourquoi le général écrit-il des blagues ?”
J’eus quelque peine à le convaincre qu’effectivement les deux citoyens d’honneur de sa cité étaient l’un et l’autre natifs de Mouilleron-en Pareds (Vendée). »