Résorption des poches de l’Atlantique

Bien que non situées dans la zone d’opération de la Première Armée Française, les actions de guerre qui furent menées pour la résorption des poches de l’Atlantique méritent d’être évoquées dans notre site. En effet, elles furent l’œuvre d’unités des Forces Françaises de l’Intérieur sommairement armées, qui harcelèrent l‘ennemi pendant plus de sept mois, empêchant ses sorties et l’enserrant chaque jour davantage ; le manque de chars et de canons de ces unités nécessita le renfort d’unités alliées ou détachées de la Première Armée Française.

Les poches de l'Atlantique

Après un bombardement, les Forces Françaises de l’Intérieur se préparent à l’assaut

Tandis qu’en août et septembre 1944 le gros des forces allemandes évacuait le sol français, une partie de ces forces (environ 96 000 hommes dotés d’une importante artillerie) se retrancha dans des réduits commandant nos ports de l’Atlantique depuis Dunkerque jusqu’à l’estuaire de la Gironde. Le Gouvernement Provisoire créa, le 14 octobre 1944, les Forces Françaises de l’Ouest sous commandement du général de Larminat.

La poche de Dunkerque, encerclée par deux bataillons FFI du 110ème RI, une brigade blindée tchèque et des unités britanniques fut le théâtre d’une guerre de position marquée par des duels d’artillerie qui se termina le 9 mai 1945 par la reddition de la garnison de 17 000 hommes.

Les poches de Lorient et de Saint-Nazaire comptaient près de 50 000 allemands répartis par moitié entre les deux forteresses ; encerclées par la 19ème DI  FFI à Lorient et par des bataillons FFI et FTP à Saint-Nazaire, leur reddition les 7 et 8 mai 1945 nécessita l’intervention d’unités de la 66ème DIUS.

La poche de La Rochelle et de l’île de Ré contenait environ 18 000 allemands encerclés par des groupements FFI et FTP provenant du Sud-Ouest et du sud de la Loire ; après un certain nombre d’actions de résistance, elle fut l’objet de pourparlers dès septembre 1944 qui aboutirent à un statut quo suivi de plusieurs actions offensives allemandes pour se terminer par une reddition les 8 et 9 mai 1945.

Les poches de Royan, de la Pointe de Grave et de l’île d’0léron totalisaient environ 11 000 allemands. Elles défendaient l’estuaire de la Gironde donnant accès au port de Bordeaux. Dès septembre 1944 de nombreux groupements FFI ou FTP en provenance du Sud-Ouest bloquèrent ces poches. Leur réduction fit l’objet de violents combats avec l’appui d’une  partie de la 2ème DB et d’importantes destructions par bombardements aériens dont celle de la ville de Royan. Les différentes redditions de ces poches s’échelonnèrent du 18 avril au 1er mai 1945.

On peut s’étonner de voir le peu de moyens militaires mis en œuvre pour éradiquer ces poches qui incluaient les bases sous-marines allemandes. Pour comprendre, il faut considérer le contexte stratégique de l’époque ; dès le mois d’octobre 1944, les alliés ont repris le contrôle de toutes les côtes françaises hors ces enclaves neutralisées et les sous-marins allemands ont dû gagner la Norvège ou la Baltique ; en outre, à partir de fin 1944, l’intention du commandement allié fut de réduire la poche de Colmar et de pénétrer le plus loin possible en Allemagne. Dès lors, le front de l’Atlantique était secondaire.

 

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