REARMEMENT DE LA FRANCE par les U.S.A en 1943 par le Pdt Roosevelt aux accords d’Anfa
CONCLUSION et HOMMAGE À L’ARMÉE FRANÇAISE par LES AMÉRICAINS
Toutes choses considérées, l’Amérique a reçu une inestimable valeur pour l’argent et l’effort résultant du réarmement des Français, une valeur difficile à estimer en termes quantitatifs mais néanmoins réelle. En réalité, l’engagement posa une foule de problèmes déconcertants qui retinrent l’attention d’innombrables personnes. Mais il fut possible aux États-Unis de réduire ses effectifs de combat sur les fronts méditerranéen et européen de huit divisions et dix-neuf escadrilles, peut-être davantage, en considérant que les troupes américaines utilisées au lieu des françaises auraient été relativement moins expérimentées. Alors que les Français déplorent eux-mêmes du début de la campagne de Tunisie à la fin de la guerre en Europe, de pertes estimées, pour les forces de terre seulement, à 23 500 tués et 95 500 blessés au combat.
Sans l’assistance Américaine dans la deuxième Guerre Mondiale, il est improbable que la France ait assumé sa position importante dans l’OTAN et l’Organisation du Traité de l’Europe de l’Ouest, vitales pour la politique américaine. L’insistance américaine pour l’indépendance française pour le choix de ses équipements confirma définitivement sa position.
Le plus important, naturellement, est que l’engagement américain rendit possible à l’armée française de regagner la position honorable qui fut longtemps la sienne, mais momentanément perdue. Ils avaient bien raison ceux, peu nombreux, qui rejoignirent de Gaulle à Londres et ont porté haut le drapeau Français flottant durant les temps sombres qui ont suivi l’armistice de 1940. Mais il fallait un important évènement pour le retour des Français dans le combat commun, ce qui arriva mi-novembre 1942, pour regagner l’estime des Alliés pour le retour parmi les nations démocratiques du monde.
Vue rétrospectivement, la participation Française à l’importante campagne du nord-ouest de l’Afrique et d’Europe montrèrent des changements définitifs. Déjà, le test de la campagne de Tunisie prouva la loyauté et la détermination des Français à se battre. Engagées dans des combats avec des moyens grandement inégaux les troupes Françaises remportèrent des objectifs militaires limités. Mais ils réussirent à gagner la confiance américaine, en surmontant le scepticisme Britannique, et en retrouvant foi en eux-mêmes. Ces gains intangibles, plus que des victoires réelles, justifièrent amplement le très important investissement en matériel et réalisations qui fut fait en leur faveur par les États-Unis.
La campagne d’Italie fut le terrain d’essai pour la capacité des Français à utiliser à fond les armes modernes au combat. Alors, combattant à armes égales, le soldat français démontra rapidement qu’il en avait l’aptitude et, de plus, qu’il pouvait égaler un formidable ennemi. Ces réussites furent telles, en fait, que les Américains furent convaincus que le programme de réarmement, en cours, devait être complété sans délai.
Les campagnes de France et d’Allemagne marquèrent la fin de la période de tests et le début d’une nouvelle phase : la renaissance de la France comme puissance militaire. La nouvelle Armée Française, fière de ses équipements, son savoir-faire dans l’usage des armes modernes, et déterminée à donner la pleine mesure dans sa volonté de combattre, a atteint la stature d’une force à part entière et indépendante.
Côte à côte, Américains et Français marchent en avant, avec les autres Alliés, pour recueillir les fruits de la victoire. Côte à côte, aujourd’hui ils sont prêts à défendre le monde libre.
Extrait de « Rearming the French » par Marcel Vigneras – University of Michigan
R.M. 07/02/2019