Au faite de sa puissance, avant Stalingrad, l’armée allemande, la Wehrmacht, comptait 9 millions d’hommes, 300 divisions dont 40 blindées-motorisées. La SS, considérée par les nazis comme comme une élite raciale et idéologique, constituait pour eux l’élément dynamique de la guerre totale.
L’armement de la Wehrmacht était redoutable. Hitler, nommé chancelier obtint les pleins pouvoirs en mars 1933 et ordonna immédiatement le réarmement, avec l’accord des conglomérats de la Ruhr, en violation des clauses du Traité de Versailles. Réarmement plus ou moins caché : par exemple pour l’aviation, développement très important du vol à voile pour avoir de futurs pilotes, entraînement secret des pilotes militaires en URSS avec l’accord de Staline, participation à la guerre aérienne en Espagne comme test (Guernica), etc. Au moment du réveil des démocraties, en 1939, les ingénieurs de l’armement allemands avaient pris une belle avance et la qualité de certaines armes – dont la blindée, les V2, les avions à réaction… – posa problème aux Alliés, lesquels heureusement, comme l’avait prédit le général de Gaulle, disposaient sans discussion d’une énorme supériorité numérique. Après l’erreur fatale de l’invasion de l’URSS en 1941 par la Wehrmacht, une grande partie de ce matériel fut perdue. Et le pire fut que les meilleures troupes allemandes, qui avaient fait merveille en Europe de l’ouest, celles de Gudérian par exemple, furent sacrifiées et disparurent lors de l’attaque sans succès de Moscou. Elles ne purent jamais être remplacées : ce fut le début de la chute, après Stalingrad.
Au 15 août 1944, le Général WIESE, commandant pour le sud de la France depuis le méridien de Toulouse jusqu’à Menton, disposait de neuf divisions composant la 19ème Armée, couvrant à l’ouest la zone languedocienne, au centre la zone du bas Rhône et à l’est la zone provençale. La 11ème Panzer, venant de l’ouest, fut rattachée à la 19ème Armée. Il faut ajouter, en réserve générale 20 bataillons d’Ost Legion, 3 régiments de Luftwaffe, 2 brigades de Kriegsmarine, une unité de canons d’assaut et plusieurs d’artillerie de côte, une importante DCA et des formations territoriales, soit 250 000 hommes. Le Mur de la Méditerrannée était continu, dense et solide, et TOULON et MARSEILLE des bases puissamment défendues avec chacune plus de 200 canons de moyen et gros calibre. Toutes ces unités étaient puissamment armées avec des armes de grande qualité dans des positions soigneusement préparées. Il fallut tout l’héroîsme des soldats de la Première Armée pour en venir à bout, sous la direction de stratèges compétents.
Pour cause de l’offensive soviétique à l’est de l’Allemagne, la Luftwaffe ne disposait que de 120 chasseurs et de 110 bombardiers, et de très peu d’essence, alors que la Mediterranean Allied Air Forces, sous les ordres du général américain Ira Eake, comptait 1 900 avions d’appui ou tactique plus 200 appareils embarqués sur porte-avions. Le vice-amiral américain Hewitt protégeait l’énorme première vague d’assaut avec 250 navires dont 5 cuirassés, 9 porte-avions, 85 destroyers et 26 croiseurs.