- Général de GAULLE – BBC Londres – 24 juin 1940
« Officiers français, soldats français, aviateurs français, ingénieurs français où que vous soyez, efforcez-vous de rejoindre ceux qui veulent combattre encore. Un jour, je vous le promets, nos forces ensemble, l’Armée française de l’élite, l’armée mécanique, terrestre, navale et aérienne, en commun avec nos alliés, rendront la liberté au monde et la grandeur à la Patrie. »
- Raymond AUBRAC, grande figure de la Résistance.
« Quand on a traversé des événements étonnants, on n’en est pas propriétaires, mais c’est un devoir et un plaisir de les transmettre. »
- Maurice DRUON, de l’Académie Française, FIGARO du 4 janvier 2003
« Nous avons connu depuis (1936) une défaite effroyable. L’occupation terrible, une victoire dans laquelle le courage et le sang d’une élite ont permis de nous glisser : nous avons effectué une lente remontée des abîmes … »
- Jules ROY – La vallée heureuse – 1946
« La France avait souffert. Ses fils étaient morts et mouraient encore pour lui assurer sa part de victoire. »
- Claude COLLIN du BOCAGE, Président National de RHIN & DANUBE
Journal R & D de juillet/août 2004
« Six semaines après le 6 juin, jour anniversaire du débarquement de Normandie, un mois avant le 15 août, jour anniversaire du débarquement de Provence … nous voilà entrés de plain pied dans la célébration du souvenir d’une époque glorieuse de l’histoire de France où nous avons ensemble joué un rôle essentiel, courageux , douloureux parfois, un rôle de vainqueur.
« Pourquoi ne pas le dire à haute voix; cela n’arrive que rarement et nous n’étions pas tellement nombreux à avoir voulu jouer ce rôle. »
- Alexandre de MARENCHES – Directeur général du service de documentation extérieure et de contre-espionnage (S.D.E.C.E.) de 1970 à 1981 Dans le secret des princes (Livre de Poche).
Page 46 – Le corps expéditionnaire (en Italie) du Général Juin comptait selon les époques entre cent vingt mille et cent trente mille hommes, dont environ cent mille “indigènes” d’outremer, Berbères, Kabyles, Tabors marocains du Général Guillaume (dix mille cavaliers et fantassins), Pieds-Noirs et la 1ère Division Française Libre, des unités venues de toutes les parties de l’Empire. Il y avait jusqu’à des Tahitiens, le célèbre bataillon du Pacifique, et même des gens des comptoirs de l’Inde… Un nommé Ben Bella, adjudant de tirailleurs, s’y distingua. Il a reçu la médaille militaire comme tant d’Algériens, de Tunisiens, de Marocains, de Sénégalais, légionnaires évadés de France. Les habitants de l’Empire français ont sauvé la métropole. Les combattants musulmans, remarquables guerriers, ne craignaient guère la mort : ils croyaient en la baraka. On voyait chez les Tabors marocains des crânes rasés où ne subsistait qu’une petite mèche qui permettait à Allah, disait-on, de les saisir pour les emmener au paradis.
Nous étions face à des blockhaus, à des lance-flammes, à des champs de mines. Juin tenait à prouver aux Alliés la valeur de l’armée française. Il fallait effacer la trace du désastre de 1940. Les sections chantaient : “C’est nous les Africains!”, La Marseillaise ou “La Allah ihl Allah!” On entendait : “Zidou l’goudem! En avant!”
Page 78 – Les démocraties, quand elles s’amollissent, ne sont pas douées pour la géostratégie. Les Français avaient besoin de gloire et du témoignage personnel du Général de Gaulle pour effacer leur honte collective. Si la France fait aujourd’hui partie des quatre Grands, c’est grâce à ces Français qui sont morts dans les rangs de la France Libre et de l’armée venue de l’Empire. Le général de Gaulle a su faire oublier à ce grand pays de tradition militaire, dont l’histoire héroïque s’étend sur plusieurs siècles, la honteuse défaite de 1940.
Page 81 – L’opération Overlord – le débarquement en Normandie – fut décidée pour le 6 juin 1944. Il fut convenu qu’un second débarquement aurait lieu, soixante-dix jours plus tard sur la côte française de Provence, afin d’empêcher l’Armée Rouge d’aller trop loin en Europe occidentale.
- Journal R & D de novembre/décembre 2004
« Rhin & Danube est à la veille de célébrer la Libération de l’Alsace et donc celle de la France toute entière. De novembre 1944 à février 1945, dans cette belle province, annexée par l’Allemagne depuis quatre ans, la Première Armée Française s’est battue héroïquement dans des circonstances difficiles contre un ennemi encore organisé, bien armé, fortement motivé. Il ne s’agissait pas, alors, de dire seulement que la situation était dangereuse, il fallait faire face, il fallait attaquer, il fallait gagner : la Première Armée Française l’a fait. »
- Maréchal Jean de LATTRE de TASSIGNY – Monologue après la signature de la capitulation de l’Allemagne, à Berlin le 8 mai 1945
« Mes petits gars, ils ont été merveilleux. Je pouvais tout leur demander. Jamais armée n’a connu pareil enthousiasme ni montré plus de discipline intellectuelle. La victoire de Freudenstadt et son exploitation dans trois directions divergentes est quelque chose d’unique. Il fallait des soldats sensationnels pour oser cela. Et pourtant ce sont des petits Français comme les autres. Il y a dix mois, ils ne savaient rien. Rappelez-vous les difficultés que nous avons eues à faire l’amalgame (entre FFI -les maquisards- et 1ère Armée) On n’y croyait pas non plus, pas plus qu’à la prise de Belfort en novembre. Eh bien, si nous ne l’avions pas fait, nous ne serions pas aujourd’hui en Allemagne, nous n’aurions pas une zone bien à nous, nous n’aurions pas le droit de compter parmi les vainqueurs. Nous avons redonné sa chance à la France …
« La jeunesse de France avait le droit de prendre part de la façon la plus active à une guerre qui fixait son avenir et dont il eût été inadmissible qu’elle fût seule à ne pas porter le poids, alors que, sur notre sol même, les jeunesses de notre empire et du monde anglo-saxon se sacrifiaient généreusement.
« Les raisons de vivre sont autant de raisons de mourir pour sauver ce qui donne un sens à la vie. »
- Robert ESCARPIT – Les Va-nu-pieds (1982)
Entretien avec le Colonel CARNOT du Front du Médoc (1944/45)
« – Quel genre de guerre croyez-vous que je vous ai appris à faire dans le Médoc ?
« – On disait que c’étaient les derniers combats de 14/18. »- Erreur ! C’étaient les premiers combats de l’an 2000 ! Lazare Carnot avait deux siècles d’avance … une arme blindée ou une force de frappe (ne) peuvent se passer d’une infanterie animée de la volonté de se battre et encadrée par de vrais professionnels . Depuis la dernière guerre, l’expérience a prouvé que des troupes populaires combattant pour une cause à laquelle elles croient, mais entraînées par des gens qui ont appris le métier des armes et ne s’estiment pas supérieurs pour autant, peuvent faire baisser les bras à n’importe quelle puissance militaire, bombe atomique comprise.” (Les Rhin & Danube étaient de ceux-là.) »
- Stephen E. AMBROSE in Band of brothers – E Company, 506th Regiment, 101st Airborne
« Those days were not lost on me because even at twenty years of age, I knew I was seeing and being a part of something that was never to be again. (exactement ce que nous ressentions!)
You had to be a little bit awed that you were a part of a thing that was so much greater than you. »
Ces jours n’étaient pas sans intérêt pour moi, car même à l’âge de 20 ans, j’étais conscient que je voyais et que je participais à quelque chose que l’on ne reverrait jamais plus. On était impressionné de faire partie d’une chose tellement plus grande que nous
- Bob GREEN : OUR FINEST HOUR The Triumphant Spirit of the World War II Generation (22/04/08)
« If you were asked him what was the best accomplishment of his lifetime, I am quite certain he would have said, without hesitation: serving in the United States Army in the greatest conflict in the history of man.
« NOTRE HEURE LA PLUS BELLE L’esprit triomphant de la génération de la 2ème guerre mondiale
« Si vous lui aviez demandé ce qu’il avait accompli de mieux durant sa vie, je suis tout à fait certain qu’il aurait dit, sans hésitation : avoir servi dans les rangs de l’Armée des États Unis au cours du plus grand conflit de l’histoire de l’homme. »
- Général de GAULLE – Mémoires de Guerre. Pléiade page 791
« Une tâche, essentielle au point de vue de notre rang, de l’avenir de l’Europe, des relations humaines entre Français et Germaniques, mais très délicate par le fait des réactions que les cruautés commises par les Allemands risquaient d’entraîner chez les nôtres, incombait à l’armée française. Elle allait s’en acquitter avec une dignité, une modération, une discipline, qui feraient honneur à la France.
« Aussitôt après la reddition du Reich, j’avais été saluer cette armée sur le terrain de sa victoire, décorer le Général de Lattre et plusieurs de ses lieutenants et leur donner des instructions … le chef de “RHIN & DANUBE” me présenta de splendides parades. Parmi les Français vainqueurs défilant devant de Gaulle, il subsistait, à coup sûr, des différences d’état d’esprit. Mais l’unité était faite sur le sujet qui, naguère, provoquait tant de division. Tous ces soldats étaient aujourd’hui certains que le devoir avait consisté à lutter contre l’envahisseur et que, si l’avenir s’ouvrait devant la France, c’est parce qu’eux-mêmes avaient combattu ».
page 793
« Ainsi, au milieu des ruines, des deuils, des humiliations qui submergeaient l’Allemagne à son tour, je sentais s’atténuer dans mon esprit la méfiance et la rigueur. Même, je croyais apercevoir des possibilités d’entente que le passé n’avait jamais offertes. Au demeurant, il me semblait que le même sentiment se faisait jour chez nos soldats. Le souffle de la vengeance, qui les avait d’abord traversés, était tombé à mesure qu’ils progressaient sur ce sol ravagé. Aujourd’hui, je les voyais miséricordieux devant le malheur des vaincus. »
Page 839
« La manifestation du 14 juillet, à Paris, fut marquée, comme il convenait, par une imposante parade militaire. Mais, cette fois, la marche triomphale avait lieu d’est en ouest. Le Général de Lattre me présenta, sur le cours de Vincennes, des détachements fournis par toutes les grandes unités de son armée victorieuse. Puis, le chef et les combattants de “Rhin & Danube” défilèrent, à travers une tempête d’acclamations, sous une profusion de drapeaux … »
- Jacques de GUILLEBON (de la 2ème D.B.) – La nuit des hommes libres – France 3 18/06/1998
« Nous étions animés d’un sentiment à la fois d’exaltation et de fureur. De fureur parce que l’on ne pardonnait pas. On savait que vous aviez souffert, vous qui étiez en France. Nous-mêmes avions été exilés, condamnés à mort par contumace, moqués, injuriés. Pendant ces quatre années nous nous étions battus à grand peine contre des ennemis qui se battaient bien sur le bord de la mer. Nous ne supportions pas que notre pays soit envahi et nous étions décidés à tout faire, non seulement pour repousser l’envahisseur, mais pour lui faire payer.
« Et puis l’exaltation, parce qu’enfin c’est formidable le soutien qu’on a eu, même à partir de cette Normandie peu exubérante. Paris ça a été extraordinaire ! Comprenez bien : arriver à Paris pour des soldats qui sont pris pour des héros ! D’un seul coup cela a transformé ce que l’on pouvait attendre de quelques milliers d’hommes ( 15 000) . On pouvait leur demander n’importe quoi. C’était vraiment des soldats qui étaient hors d’eux-mêmes … des vainqueurs ! »
- PERTES de la Première Armée Française
Tués 13 874
Disparus 2 004
Blessés 42 254
Total 58 132 sur un effectif de 400 000 hommes
- Louis PAUWELS et Jacques BERGIER. Le matin des Magiciens 1960
« Notre esprit refuse d’admettre que l’Allemagne nazie incarnait les concepts d’une civilisation sans rapport avec la nôtre. C’est pourtant cela, et rien d’autre, qui justifie cette guerre, une des seules dans l’histoire connue dont l’enjeu ait été réellement essentiel. Il fallait qu’une des deux visions de l’homme , du ciel et de la terre triomphe, l’humaniste ou la magique. Il n’y avait pas de coexistence possible , alors que l’on imagine volontiers le marxisme et le libéralisme coexistant: ils reposent sur le même fond, ils sont du même univers. L’univers de Copernic n’est pas celui de Plotin; ils s’opposent fondamentalement, et ce n’est pas seulement vrai sur le plan des théories, mais aussi sur celui de la vie sociale, politique, spirituelle, intellectuelle, passionnelle.
« La nouveauté formidable de l’Allemagne nazie, c’est que la pensée magique s’est adjoint la science et la technique … s’est emparé des leviers du progrès matériel.
“Quel aspect prendra le futur ordre social ?” et Hitler répondit “Mes camarades, je vais vous le dire : il y aura une classe de seigneurs, il y aura la foule des divers membres du parti classés hiérarchiquement, il y aura la grande masse des anonymes, la collectivité des serviteurs, des mineurs à perpétuité, et au-dessous encore, la classe des étrangers conquis, les esclaves modernes. Et au-dessus de tout cela , une nouvelle haute noblesse dont je ne puis parler… Mais ces plans doivent être ignorés des simples militants…”