Général Philippe Leclerc de Hautecloque

Général Leclerc

Général Leclerc

Philippe François Marie, comte de Hautecloque, puis Leclerc de Hautecloque est né à Belloy-Saint-Léonard en Picardie le 22 novembre 1902 d’une famille aristocratique d’Artois dont la devise était : « On entend loing sonner haulte cloque . » Il fait ses études à Amiens au collège des Pères Jésuites de la Providence.

Il est admis à Saint-Cyr en 1922 (promotion Metz-Strasbourg) d’où il sort en 1924 major de la Cavalerie. Il rejoint l’École d’application de la Cavalerie à Saumur ; il en sort major en 1925.

Première affectation au 5ème Régiment de Cuirassiers à Trèves (Allemagne) puis demande une affectation au Maroc où il prend part à la pacification du Maroc avec le 8ème Spahis Algérien, la guerre du Rif. Il obtient le commandement du 38ème Goum en 1929. En 1931, il revient à Saint-Cyr comme instructeur. En 1938, il est admis à l’Ecole de Guerre dont il sortira major en 1939.

En mai 1940, le capitaine de Hauteclocque rejoint l’état-major de la 4ème division d’infanterie à Lille, qui sera encerclé en juin. Capturé, il réussit à s’échapper et rejoint les lignes alliées. Il est de nouveau capturé lors d’une contre-offensive et s’échappe encore. Il décide alors de rejoindre le général de Gaulle auquel il se présente le 25 juillet après des péripéties en Espagne et au Portugal. Il prend alors le nom de François Leclerc pour éviter des représailles contre sa famille. Il est immédiatement promu chef d’escadron par le Général de Gaulle qui voit en lui ses qualités remarquables de chef. Il reçoit la mission de faire rejoindre l’Afrique Equatoriale Française à la France Libre. Le 26 août, il débarque en pirogue à Douala avec 22 hommes. Il parvient à obtenir le ralliement à la France Libre du Cameroun, du Congo et du Tchad.

Nommé Commissaire général du Cameroun, il débarque à Libreville le 8 novembre 1940, et le Gabon rejoint le 10 la France Libre, qui dispose alors d’une base significative et stratégique en Afrique Centrale. Il compose une colonne, avec des équipements de fortune, qui réalise dans le désert des raids de plusieurs milliers de kilomètres. Il prendra le 1er mars 1941 l’oasis italienne de Koufra avec 300 hommes et un seul canon qui sera utilisé en manœuvrant autour de l’oasis afin de tromper la garnison italienne. Il fait alors avec ses soldats le serment de Koufra : « Ne pas déposer les armes avant d’avoir vu nos couleurs, nos belles couleurs, flotter sur la cathédrale de Strasbourg ! » Pour faciliter l’offensive anglaise contre Rommel sur la côte libyenne, il s’empare du Fezzan (région désertique au sud de la Libye)  en 1942 et rejoint la 8ème Armée britannique du général Montgomery le 26 janvier 1943 pour participer à la campagne jusqu’à la victoire en Tunisie.

Ordre du jour du Général Leclerc

Ordre du jour du Général Leclerc (cliquez pour agrandir)

Équipée de matériel américain, Leclerc nommé général, sa deuxième Division blindée (2ème DB), embarque vers la Grande Bretagne, car le général de Gaulle voulait une participation française à Overlord (nom de code du débarquement de juin 1944 en Normandie) et la libération de Paris par des Français. La 2ème DB débarque le 1er août sur une plage normande et prendra part à la fermeture de la « poche de Falaise » où elle fait partie de la 3ème Armée du célèbre général Patton. Les plans alliés prévoyaient de contourner Paris, mais Leclerc arrache à ses supérieurs l’accord pour se ruer sur Paris et après deux jours de combat, le 25 août 1944, il reçoit la reddition du général von Choltitz, gouverneur militaire allemand de Paris. Et c’est la glorieuse descente de l’avenue des Champs-Elysées aux côtés du général de Gaulle. Il terminera l’année 1944 par le magnifique coup d’éclat de la prise de Strasbourg le 23 novembre : le serment de Koufra a été tenu ! Ce sera enfin la prise du nid d’aigle d’Adolf Hitler à Berchtesgaden en Bavière.

Le 21 juin 1945, il fait ses adieux à sa glorieuse division pour prendre le commandement du Corps Expéditionnaire Français en Indochine que le Japon occupait depuis 1940. Le Président des U.S.A. Franklin Roosevelt a toujours pris position pour s’opposer au retour des Français en Extrême-Orient.

Nos soldats ont été transportés de Marseille à Saïgon sur des navires affrétés par les Britanniques. L’amiral Mountbatten of Burma, commandant à Ceylan depuis 1943 les forces alliées du sud-est asiatique, avait reçu à Saïgon la capitulation des Japonais en 1945 et il avait créé là une base avec ses gurkhas indiens et népalais. Nos soldats avaient emmené avec eux le matériel américain rescapé de la guerre en Europe mais ils furent, de plus, équipés de matériel anglais : uniforme, casque, arme, camions Bedford, ravitaillement, etc.

Le Général Leclerc obtint du commandement l’ouverture à Dalat (Sud Annam) de l’unique succursale de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan pour les élèves officiers sélectionnés en France avant le départ.

Contrairement à l’amiral Thierry-d’Argenlieu, haut-commissaire d’Indochine de 1945 à 1947, le général Leclerc avait compris que la reconquête de l’Indochine était perdue d’avance et préconisait la solution par voie politique. Il signera pour la France, l’acte de capitulation du Japon le 2 septembre à bord du cuirassé USSM Missouri, en rade de Tokyo. Il est nommé inspecteur général en Afrique du Nord.  Le 22 novembre 1947, il trouvera la mort dans un accident d’avion dû à une tempête de sable. Un treizième cadavre non-identifié sera retrouvé dans la carcasse de l’avion détruit : certains ont alors parlé d’un attentat ! Il fut inhumé aux Invalides.

Le Général Leclerc de Hauteclocque fut élevé en 1952 à la dignité de Maréchal de France à titre posthume.

Il était Grand Croix de la Légion d’Honneur et Compagnon de la Libération

Les Saint-Cyriens de la promotion 1946-1948 l’ont choisi pour parrain.

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