Les transmissions

« Arme qui unit les armes » selon leur devise, les Transmissions assument la communication entre les unités, permettant ainsi la diffusion des ordres et la circulation de l’information.

C’est une arme jeune car elle fut créée en1942, lors de la renaissance de l’Armée Française, à partir d’unités du Génie spécialisées dans la télégraphie.

Insigne

(Cliquez pour agrandir)

Etabli avec l’aimable collaboration du Musée des Transmissions, cet article présente l’action des transmissions de la Première Armée Française et leurs principaux matériels.

Les transmissions de la Première Armée disposent de 21 compagnies :

- 10 au niveau de l’Armée,

- 4 au niveau des deux Corps d’Armée,

- 7 dans les divisions.

Affiche de recrutement des « Merlinettes » (Source: Musée des Transmissions- Cliquez pour agrandir)

Au total 5.000 transmetteurs, hommes et femmes ( les célèbres « Merlinettes » créées sur proposition du colonel MERLIN )* seront déployés dans les unités de transmissions placées sous le commandement du général BRYGOO, déjà commandant des transmissions du Corps Expéditionnaire Français en Italie.

Le choix des matériels tiendra compte de leur portée et du volume d’information à transmettre.

Les difficultés liées à l’étalement des débarquements et aux raids aériens de l’ennemi vont entamer très sérieusement le potentiel humain et matériel des unités de transmissions.

Ces unités, chargées de suivre la progression des divisions, se trouvent confrontées à plusieurs problèmes :

- La rapidité de la progression, en avance sur le planning américain ;

- Les élongations importantes, souvent de plus de 100 km entre le poste de commandement de l’armée et les divisions :

- Le réseau filaire civil inadapté ;

- La lenteur de l’approvisionnement en matériels.

Le recours au réseau civil, de faible qualité, et aux câbles militaires limitent les possibilités d’écoute radio de l’ennemi mais sont insuffisants compte tenu des distances.

Déroulement de câble téléphonique sur touret portable

Déroulement de câble téléphonique sur touret portable

Il faudra souvent faire appel aux estafettes à moto mais les moyens radio s’imposeront, avec cryptage. Il faudra attendre début janvier 1945 pour disposer d’un poste radio téléphonique et télégraphique répondant aux attentes, ce fut le terminal hertzien ANTRC 3.

Durant toute la poursuite, les communications ennemies seront espionnées par les services d’écoute de la Première Armée, facilitant ainsi les choix tactiques.

*Ordre du jour du général de LATTRE de TASSIGNY : « Les volontaires féminines de la Première Armée (2000 pour l’armée de terre et 400 pour l’armée de l’air) ont fait preuve d’un dévouement souriant, d’un zèle sans défaillance, certaines même d’un héroïsme magnifique. Elles peuvent être fières de la part qu’elles ont prise à notre victoire.

Les principaux matériels

- Le téléphone de campagne EE8

Téléphone EE8 (Source: Mémorial de Caen – Cliquez pour agrandir)

Cet appareil, particulièrement robuste, alimenté par piles, permettait de communiquer par un câble bifilaire déroulé à partir de tourets portés manuellement, pour les grandes distances sur véhicule.

Il existait également des centraux téléphoniques de campagne BD 71 à 6 lignes et BD 72 à 12 lignes.

- Le poste portatif SCR 536

Source: rucna radiostanica (Cliquez pour agrandir)

Cet appareil, plus connu sous le nom de Handy Talkie, fonctionnant uniquement en radiophonie, assurait les liaisons internes de la compagnie, tenu à main comme un gros téléphone.

Alimentation par piles sèches assurant 15 heures de service.

Poids 2,5 kg.

Portée 1600 m pouvant être très limitée par les obstacles.

- Le poste portatif SCR 300

Source: vector site (Cliquez pour agrandir)

Fonctionnant uniquement en radiophonie, assurait les liaisons entre les compagnies et le bataillon, utilisable porté à dos ou posé. Alimentation par pile sèche ; sur véhicule avec alimentation spéciale.

Poids : 17 kg.

Portée : 5 à 8 km.

- Le poste SCR 284

A droite la génératrice à main (Source: n6cc.com – Cliquez pour agrandir)

Fonctionnant en phonie et graphie, assurait la liaison entre bataillon et régiment.

Alimentation par vibreur ou génératrice à main.

Poids : 56 kg.

Portée : 10 à 15 km en phonie – 20 à 30 km en graphie.

- Le poste SCR 508

Source: wikimedia, auteur Brian in Denver (Cliquez pour agrandir)

Fonctionnant en phonie, c’était le poste des engins blindés et des véhicules de l’infanterie mécanisée.

Alimentation par convertisseur.

Poids : 100 kg

Portée : 15 km.

- Le poste SCR 193

Source: radio militari.com (Cliquez pour agrandir)

Fonctionnant en phonie et graphie, assurait la liaison entre division et régiments ou groupements tactiques.

Alimentation par convertisseur.

Poids : 100 kg.

Portée : 30 km en phonie – 40 à 75 km. en graphie.

- La station SCR 399

(Cliquez pour agrandir)

Fonctionnant en phonie ou graphie, assurait la liaison entre les grandes Unités ( divisions – corps d’armée – armée ). Elle pouvait être à terre ou disposée en shelter sur GMC avec alimentation en remorque.

Alimentation par groupe électrogène.

Poids : 3 250 kg

Portée : 160 km en phonie – 400 km en graphie.

- Le terminal hertzien ANTRC3

Source: Liaison des Transmissions (Cliquez pour agrandir)

Fonctionnant en phonie ou graphie, il assura, à partir de janvier 1945, des liaisons entre postes de commandement importants à partir de sites fixes et pratiquement à vue, le faisceau hertzien étant très sensible aux  obstacles.

Alimentation 110 V – 50 Hz.

Poids total avec la cabine : 800 kg

Portée : 20 à 60 km suivant multiplex associé, mats à hauteur maximum.

Ce contenu a été publié dans Les armes de la Victoire, Les transmissions. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.