Le train des équipages

Insigne du Train

Le Train est une Arme de soutien logistique. 560 officiers et 27 800 hommes y sont affectés à la Première Armée Française.

UN PEU D’HISTOIRE

“Dans certaines circonstances, un camion a plus d’importance qu’un tank.” selon le Général en chef Schwarzkopf, vainqueur de la Guerre du Golf ( 1991 ).

Dans son “Histoire de la Première Armée Française” le général de Lattre de Tassigny écrit :

“… (Quelques pages) ont résumé aussi les prouesses du Train, devenu à si juste titre une Arme, très souvent au péril et toujours à la peine.”

N’oublions jamais que les 726 Cadets de Saumur, dont 218 du Train, de l’École Militaire d’Application de la Cavalerie et du Train, sont entrés dans l’Histoire couverts de gloire, en résistant avec plus de panache que d’armes modernes en juin 1940, en arrêtant sur la Loire l’avance des troupes allemandes victorieuses, en des combats sans espoir, pour l’Honneur et qui coûtèrent 25 tués. “C’est à la mort, mon Lieutenant, que vous m’envoyez !”.”Je vous fais cet honneur, Monsieur. Faites le sacrifice de votre vie et vous serez un soldat !”. Le général Feld commandant la 1ère Division de Cavalerie allemande en face d’eux, fut si impressionné par le courage de ces jeunes hommes qu’il leur donnera le nom de “cadets” et leur permettra de repartir libres vers la ligne de démarcation marquant la zone “libre” de la France non occupée par les troupes allemandes, aux ordres de leurs officiers, sans escorte allemande, une section de la Wehrmacht leur rendant les honneurs militaires au pont de Beaulieu. Le général Weygand les citera à l’ordre de l’Armée pour actes de bravoure.

Le Train de la Première Armée était en charge non seulement des transports routiers et de la circulation routière mais aussi des transports à dos de mulets (Voir l’article “Les Compagnies Muletières” dans ce même chapitre)

Selon les chiffres qu’il nous a été possible de retrouver, Le Train comprenait 11 groupes de transport de Réserve Générale, soit 739 GMC de 2 T ½ et 658 Dodge 6×6 de 1 T ½ + remorque d’une T. soit, au 27/03/1945 , un total estimé de 1.397 camions.

S’ajoute le matériel des 14 Compagnies de Transport des 7 grandes unités ( de 50 et de 80 x7 = 910 camions), avec chacune un détachement de Circulation Routière soit au total 42 Dodge et 35 GMC. Total du matériel endivisionné : 987 camions.

La Base Opérationnelle 901 comptait 5 Groupes de Transport soit 130 x 5 = 650 camions.

Soit un grand total de 3.034 camions Dodge et GMC+ les Jeeps Willys et Ford + les motos Harley-Davidson

5 Compagnies Sanitaires comptaient 400 ambulances, et le Bataillon Médical 36.

L’organisation de la Circulation Routière est primordiale car elle permet d’utiliser au mieux le réseau routier et de renseigner d’une façon capitale le commandement sur l’état des routes, la valeur des itinéraires et des ouvrages d’art, les possibilités de garage et cantonnement, mais surtout sur l’heure de passages des colonnes venant du front ou y montant, en des points situés sur les grands itinéraires.

Son action est des plus importantes dans chacun des rôles dont elle a la charge : reconnaissance routière, classification des routes et ponts, organisation des crédits et mouvements des transports, équipement d’itinéraire : signalisation, balisage, plantons, fléchage, encadrement des colonnes.

La Régulatrice routière est constituée de 6 pelotons, chacun étant articulé en 6 postes de circulation et disposant au total de 14 officiers, 534 hommes, 53 jeeps, 18 Dodges, 15 GMC et 36 motos; sa dotation importante en moyens de transmission fil et radio nécessaire à l’éxécution de ses missions en constitue une de ses principales caractéristiques.

Le kilométrage journalier moyen effectué par les camions de la Première Armée Française, pendant la période des opérations de France et d’Allemagne, atteint le chiffre de 100 000 km, 2 fois ½ le tour de la terre chaque jour. Pour assurer les transports de l’Armée jusqu’à la victoire, les camions ont parcouru 30 975 000 km et ont brûlé 16 millions de litres d’essence.

Convoi du Train de la 2ème DB en Alsace (cliquez pour agrandir)

Après la victoire, le général de Lattre de Tassigny déclara : “Combien est légitime la fierté que peuvent éprouver nos tringlots. Ne sont-ils pas les admirables groupes de transport de réserve générale qui, en septembre et en octobre 1944, alors que le rail n’était pas rétabli, ravitaillent seuls toute la 1ère Armée Française depuis les lignes de Provence jusqu’au pied des Vosges, roulant 24 heures sur 24 et effectuant des norias de 1500 km.” et “Comment ne pas évoquer non plus cette nuit dramatique du 2 au 3 janvier 1945 où Strasbourg menacée de retomber dans les mains allemandes, je demandai qu’on y transporte sur le champ , par les routes des Vosges, qui n’étaient que neige et verglas, ma 3ème DIA : tour de force qui fut réussi par les unités du Train et qui permit de sauver Strasbourg”.

 Les photos des engins de transport, de dépannage et amphibies se trouvent sur ce site au chapitre Les Armes de la Victoire; Les véhicules tactiques.

Cet article a été rédigé avec l’aide technique du Général de Corps d’Armée Jacques LAIR.

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