Né le 16 décembre 1888 à Bône (Algérie) dans une famille relativement modeste (fils et petit-fils de gendarmes). Après ses études aux lycées d’Alger et Constantine, il intégrera Saint-Cyr en 1910 d’où il ressortira major de sa promotion en 1912. Il sera affecté au Maroc jusqu’à la Première Guerre Mondiale où, rappelé en métropole il combattra avec l’infanterie coloniale (Tabors marocains). Il perdit l’usage de son bras droit lors d’une blessure.
Aide de camp du général Lyautey à l’état-major de Rabat. En décembre 1916, commandant au 1er régiment de tirailleurs marocains d’une compagnie de mitrailleuses. Capitaine en 1918, il est nommé en octobre 1918 à l’état-major de la 153ème division d’infanterie, puis membre de la mission militaire française près de l’armée américaine.
Au début des années 1920, il sera proposé à titre exceptionnel au grade de chef de bataillon pour son action remarquée lors de la pacification du Maroc. Professeur de tactique générale à l’Ecole de Guerre dans les années 1930. Chef d’état-major des forces armées de l’Afrique du Nord puis général de l’Armée d’Afrique en 1938.
A la déclaration de guerre, en 1939, il commande la 15ème division d’infanterie motorisée qui couvrit la retraite de Dunkerque, en mai 1940, sauvant le réembarquement de l’armée britannique.
Au cours d’un combat désespéré, il fut fait prisonnier le 19 mai. Il fut libéré en juin 1941, à la demande de Vichy et nommé commandant en chef des forces d’Afrique du Nord, succédant à Weygand. En novembre 1942, s’étant rallié à l’U.S. ARMY, il prit la tête d’un contingent français qui arrêta les Allemands et les Italiens en Tunisie jusqu’à l’anéantissement de l’Afrika Korps ennemi.
En 1942, il est nommé par le Général de Gaulle chef du Corps expéditionnaire français (C.E.F.) en Italie où il arrive dans l’indifférence totale des Alliés. Mais il sera au premier rang à côté du commandant en chef en Italie, le Maréchal Alexander, lors du défilé de la victoire à Rome le 7 juin 1944 car l’irrésistible assaut du Corps expéditionnaire français avait été le facteur déterminant de la victoire.
Dès son arrivée, il avait dû lutter pour ne pas être considéré comme une troupe d’appoint et faire admettre le C.E.F. comme unité d’opération autonome, avec un secteur déterminé et un commandement ne relevant que du commandant en chef. Il emporte toutes les positions allemandes autour du Belvédère et le 11 mai 1944 enfonce le dispositif ennemi du Garigliano et marche triomphalement sur Rome où il laissera les troupes américaines entrer avant lui, les Anglais n’arrivant que le 5 juin.
De 1945 à 1947, il est chef d’état-major de la défense nationale et de 1947 à 1951 résident général au Maroc. En 1951, il est nommé inspecteur général des forces armées, puis commandant en chef des forces terrestres dans le cadre de l’OTAN.
En 1952, JUIN est élevé à la dignité de Maréchal de France et élu à l’Académie Française au fauteuil de Jean Tharaud. Bien qu’hostile à la politique algérienne du Général de Gaulle, il demeura fidèle à la République.
Le Maréchal Juin est mort à Paris le 27 janvier 1967; il fut inhumé aux Invalides. Il était Grand Croix de la Légion d’Honneur.
Les Saints-Cyriens de la 153ème promotion ( 1966-1968 ) ont décidé de l’honorer en le choisissant comme parrain.