Après 7 ans de guerre de 1939 à 1945 contre les Allemands et les Japonais, la victoire a été obtenue grâce à un petit nombre de chefs militaires audacieux et géniaux tacticiens : Montgomery en Afrique, Patton en Europe (de Gaulle disait: “La percée de Patton de la Normandie aux Vosges fut l’opération décisive. Tout le reste est garniture”.) Mac Arthur et Nimitz dans le Pacifique.
Une poignée de pilotes de Spitfires, en gagnant la Bataille d’Angleterre en 1940, sauva la civilisation occidentale du nazisme.
Le Maréchal de Lattre de Tassigny est l’un de ces chefs qui veulent et savent gagner et, avec les soldats de la Première Armée Française, il rendit à la France sa liberté et sa place de puissance mondiale. Il a pu dire, après la victoire, ces paroles merveilleuses : “Nous avons redonné sa chance à la France !”.
De plus, avec la réussite de « l’amalgame », il se montra fin politique en réunissant dans son armée 150 000 métropolitains issus de la résistance et des maquis et des engagés volontaires voulant participer à la plus grande aventure du XX° siècle. Il évita de la sorte un dramatique partage politique de la France à un moment crucial.
Son passé militaire montre à l’évidence toutes ses qualités de chef intransigeant, sur tous les plans, la discipline, la tenue, l’organisation, les devoirs de l’officier et du soldat, le souci constant de l’offensive, en un mot, les bases du commandement depuis les temps les plus reculés.
Il est né le 2 février 1889 en Vendée, à Mouilleron-en-Pareds. Il sera reçu quatrième à Saint-Cyr en 1908 où il choisira la cavalerie.
Lieutenant en 1914, il se heurte dès septembre à une patrouille de Uhlans. Sabre au clair, il en tue deux, mais reçoit un coup de lance dans la poitrine; cette action lui vaudra la Légion d’Honneur. Muté sur sa demande dans l’infanterie, il termine la guerre avec 5 blessures et 8 citations.
De 1921 à 1926, il combat au Maroc où il obtient le grade de Chef de Bataillon et la Croix d’Officier de la Légion d’Honneur. En 1927, il entre à l’École de Guerre d’où il sortira major.
En mars 1939, il est nommé le plus jeune Général de France, après avoir été le plus jeune Colonel. Lors de l’armistice de juin 1940, il peut présenter une Division qui n’a pas perdu son moral et son ardeur combative. Nommé commandant de la Région Militaire de Montpellier, il donnera à ses troupes l’ordre de résister aux Allemands qui envahissent la “zone libre” en août 1943, d’où une condamnation de 10 ans d’emprisonnement par le gouvernement de Vichy. Il s’en échappe le 3 septembre 1943 et rejoint de Gaulle qui le nomme à la tête de la Première Armée française à laquelle il communique immédiatement son ardeur.
La première épreuve, le 17 juin 1944, répétition du débarquement de Provence, fut la conquête de l’Ile d’Elbe en 53 heures.
Après l’incroyable campagne de France et d’Allemagne, le Général de Lattre signe le 8 mai 1945, au nom de la France, la capitulation du 3ème Reich.
Il rétablira la situation en Indochine de décembre 1950 à octobre 1951 où la mort au combat de son fils Bernard le 30 mai 1951, le frappe de la plus cruelle des épreuves. La mort le prendra le 11 janvier 1952. Il sera nommé Maréchal de France le 15 et sera inhumé dans son village natal auprès de son fils Bernard, le 17.
Il était Grand Croix de la Légion d’Honneur et Compagnon de la Libération. Il sera le parrain de la 138ème promotion de Saint Cyr (1951-1953).
Les vétérans américains disent avec fierté : “J’étais avec Patton.”, les RHIN ET DANUBE peuvent dire :”J’étais avec de Lattre.”