La Corse était occupée par 80.000 Italiens et 10.000 Allemands qui s’y étaient installés en novembre 1942. Leur défaite en Tunisie et les débarquements anglo-américains en Sicile (10/07/1943) et en Italie (08/09/1943) provoquent la capitulation de l’Italie. Les Italiens, en application des clauses de l’armistice, commencèrent à expulser les Allemands.
Il existait en Corse une résistance organisée d’une dizaine de milliers d’hommes armés par parachutages ou sous-marins. Dès le 9 septembre 1943, Ajaccio est aux mains des résistants cependant que des bagarres éclatent, à Bastia, entre Allemands et Italiens.
Le général Giraud décide alors Vésuve, opération de libération de la Corse, sans l’appui des alliés occupés ailleurs. En plusieurs voyages maritimes, les forces françaises sont débarquées à Ajaccio entre le 11 et le 17 septembre ; elles comprennent essentiellement le 1er régiment de tirailleurs marocains (colonel Butler), le bataillon de choc (commandant Gambiez), un groupement de Tabors (lieutenant-colonel de Latour), des éléments du 4ème régiment de spahis marocains et des unités d’appui (en tout, environ 6.000 hommes).
Le général Martin, commandant l’opération sur place, passe un accord de coopération avec le général italien Magli ; les unités italiennes participeront à certains combats. Il cherche ensuite à couper la route aux unités allemandes en repli mais les Allemands verrouillent les accès à leur itinéraire de retraite longeant la côte Est de l’île. Ils tinrent Bonifacio et Porto-Vecchio jusqu’au 23 septembre puis résistèrent dans la vallée du Golo et sur les passages difficiles qui mènent de Saint-Florent à Bastia à travers une chaîne escarpée d’un millier de mètres : cols de San Stefano, de Teghime et de San Leonardo.
Bastia fut enfin libérée le 4 octobre. Les Allemands avaient eu le temps d’évacuer pendant la nuit.
Les pertes allemandes sont estimées à 2.000 dont 400 prisonniers ; les résistants eurent 170 tués et 3.000 blessés ; les troupes régulières eurent 75 tués (dont l’aspirant Michelin, premier officier mort pour la libération de la France) et 240 blessés ; les Italiens perdirent 600 hommes.