L’amalgame

« De Lattre avait très bien senti, en Afrique d’abord, cette opposition entre l’ancienne Armée d’Afrique, l’armée classique, et puis ceux qui étaient venus de France qu’il appelait “les jeunes évadés de France”.

Les gars du maquis à Lyon

Les gars du maquis à Lyon (Cliquez pour agrandir l'image)

« Il a senti très bien au débarquement ce qu’il y avait entre cette armée magnifiquement équipée par les Américains, solide dans ses structures, ayant pris les habitudes de cette vieille armée d’Afrique, et les (maquisards) FFI et FTP et ceux que nous rencontrions qui étaient les malheureux avec l’armement qu’ils avaient pu récupérer, les uniformes qu’ils avaient pu planquer et l’organisation sommaire qu’ils avaient pu se donner.

« De Lattre s’est très bien rendu compte qu’il y avait là un hiatus dramatique qui pouvait dans une certaine mesure couper la France en deux. Et systématiquement, brutalement, avec des scènes extraordinaires, parfois d’un romantisme étonnant, parfois d’une brutalité, d’une violence extraordinaire pour obtenir des chefs ce qu’il voulait, il a systématiquement cassé des unités qui étaient magnifiques  pour leur insuffler des gens qui n’avaient aucune notion de la discipline militaire et alors qu’on était au combat. Il prenait les meilleurs parmi ses chefs d’unités complétement constituées pour les donner à des unités qu’il constituait  avec des FFI et FTP qui n’avaient aucune notion  de l’encadrement dans lequel on voulait les mettre.

« Et grâce à cela, et grâce à ses écoles de cadre, il a réalisé vraiment, je crois, une très grande époque de la France, je ne dis pas de l’armée française, c’est beaucoup plus que cela. »
René BONDOUX  (la Nuit des Hommes Libres  France 3    18/06/1998)

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