Camaraderie de combat franco-américaine

Quelles merveilleuses preuves de l’amitié franco-américaine que ces ordres du jour de nos chefs militaires au lendemain de la victoire de Colmar :

odjEt le général de Lattre ajoute, dans son livre : “Histoire de la 1ère Armée Française” (Plon éditeur) :

“Pour moi, je puis le dire, je n’ai pas de plus fier souvenir que d’avoir, pendant ces semaines épuisantes, eu l’honneur de commander, avec mes deux Corps d’Armée organiques, les 125 000 Américains valeureux du Corps d’Armée Milburn qui furent alors plus que des alliés : une part de nous-mêmes. C’est à Colmar que la division O’Daniel gagna notre fourragère aux couleurs de la Croix de guerre.

Et c’est à Colmar que quatre divisions américaines acquirent le doit de porter , comme les nôtres, l’insigne de la Première Armée Française (qui deviendra l’écusson RHIN et DANUBE)”.

Ces messages montrent à l’évidence la camaraderie de combat franco-américaine.

Pour bien la comprendre, il faut remonter en février 1944 à Anfa (Maroc) où le Président Roosevelt signa avec le Général Giraud les accords pour le réarmement d’une grande partie de l’Armée d’Afrique, qui avait été plus que convaincante lors des campagnes de Tunisie et d’Italie.

Un des traits marquant du caractère américain est d’accorder d’emblée sa confiance (pour le permis de conduire par exemple, sans examen) afin de gagner du temps, mais malheur à celui qui la trompe

Le soldat de l’Armée “B”, devenue la Première Armée Française après ses premiers succès, eut l’honneur, sur-le-champ, d’être considéré par l’U.S. Army comme un citoyen américain, habillé, nourri, armé aux frais du contribuable américain. Ceci, chose extraordinaire, sans serment ni soumission d’allégeance, de plus en conservant ses cadres tout en étant placé sous le haut commandement des généraux Devers et Eisenhower. Il ne fut jamais considéré, grâce à ses premiers exploits, comme faisant partie d’une force que l’on aurait pu qualifier de “supplétive”. Ceci grâce au génie tactique de notre général Jean de Lattre de Tassigny et au courage de ses soldats. L’U.S. Army nous fit dès le début une confiance totale, qui ne sera pas regrettée, mais honorée !

Avoir été considéré comme un citoyen américain ne laissera pas insensible la majorité de nos soldats. Comme l’écrit Bob Green dans “Notre heure la plus belle”. L’esprit triomphant de la deuxième guerre mondiale : “Si vous lui aviez demandé ce qu’il avait accompli de mieux durant sa vie, je suis tout à fait certain qu’il aurait dit, sans hésitation : Avoir servi dans les rangs de l’Armée des Etats-Unis au cours du plus grand conflit de l’histoire de l’homme.

Bien entendu, nous ne sommes pas, à l’heure actuelle, soixante-six ans après la victoire, des inconditionnels des Etats Unis, mais il est certain que nous sommes intimement touchés lors des épreuves subies par le peuple américain, et réjouis de ses succès. Et nous n’osons pas penser à ce que la France serait devenue si ses soldats n’étaient pas venus combattre, et parfois mourir, pour nous sauver de l’esclavage et de la tyrannie.

Gloire à toi La Fayette, et encore merci ; ton esprit est toujours bien vivant chez tout un chacun des deux côtés de l’Atlantique !

AMERICANO-FRENCH COMBAT FELLOWSHIP

What wonderful evidence of the Americano-French friendship that the orders of the day of our military leaders in the aftermath of the victory at Colmar


And General de Lattre adds, in his book « History of the French 1st Army » (Plon Publisher): « For me, I may say, I don’t remember having felt prouder, during those grueling weeks, having the honor to command, along with my two principal  Corps, the 125,000 valorous Americans of the Milburn Army Corps, who were more than allies: a part of ourselves. It’s in Colmar that the O’Daniel Division won our fourragere with the « Croix de guerre » colors. And it’s in Colmar that four American Divisions acquired the right to wear, like ours, the French First Army insignia (which became the « Rhin et Danube » badge) ».

General de Lattre and General Millburn are finalizing the plan of attack.

These messages clearly show the Americano French combat fellowship.
To catch it well, we must go back to February 1944 in Anfa (Morocco) where President Roosevelt signed with General Giraud, agreements for the rearmament of a large part of the Army of Africa, which was more than convincing in the Tunisia and Italy campaigns. A major feature of the American character is to trust at once (for the driver’s license, for example, without exam) to save time, but woe to the one who deceives. The soldier of « B »Army, which became the French 1st Army after its first successes, was honored on the spot to be considered by the US Army as an American citizen, dressed, fed, and armed at the expense of the American taxpayer. This, strangely enough, with no oath of allegiance or submission,  and even more in retaining its  officers while being placed under the high command of Generals Devers and Eisenhower. He was never seen, thanks to his early feats, as part of a force that could have been horribly termed as « auxiliary ». This, thanks to the tactical genius of our General Jean de Lattre and the courage of his soldiers. The US Army gave us full trust from the beginning, which won’t be regretted but honored.

Having been considered an American citizen won’t leave unaffected the majority of our soldiers. In the words of Bob Geen in « Our Best Time », the triumphant spirit of World War II: « If you had asked him what he had done better in his life, I am quite sure that he would have said without hesitation: Having served in the ranks of the Army of the United States during the greatest conflict in history of man.

Of course, we are not, at present, sixty-six years after that victory, fans of the United States, but it is certain that we are intimately affected during the hardships of the American people and look forward to their success. And we dare not think what France would have become if its soldiers had not come to fight and sometimes die to save us from slavery and tyranny.

La Fayette, Glory to you, and thank you again; your spirit is alive and still living with everyone on both sides of the Atlantic!

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